two children running at the beach shore during sunset

La vie des enfants de Dieu (communication pascale XII)

Dans cet article je souhaite brosser dans les grandes lignes la dimension « pratique » ou « éthique » de ce concept. En somme, j’essaie de prendre en considération ici la « spiritualité » comme « pratique ». Je le fais en partant de l’idée que la communication pascale constitue les personnes comme enfants de Dieu.

Je reste principalement sur le plan doctrinal et je ne développe pas plus pour l’instant les différents points.

Le peuple des enfants de Dieu

Dans la communication pascale je me découvre « enfant de Dieu« . C’est une identité que je reçois et que j’approfondis au-travers dans mon propre engagement dans cette communication.

En tant qu’enfant de Dieu, je reçois une certaine dignité et une certaine responsabilité. Le respect qui m’est dû et le respect que je dois aux autres (être humain, vivants, créatures), correspond à celui qui est dû à Dieu lui-même et celui que Dieu lui-même manifeste pour son vis-à-vis, au sein de « Pâques ».

Lorsque je me découvre enfant de Dieu dans la communication pascale, je découvre aussi que je suis membre d’un peuple. Autrement dit, « être enfant de Dieu », c’est toujours être en compagnie d’autres enfants.

En définitive, c’est constater qu’en Pâques, Dieu promet cette filiation à chaque être humain et que c’est en fonction de cette promesse que ma propre responsabilité doit se déployer.

Le contexte d’action des enfants de Dieu

Les enfants de Dieu participent de la communication pascale. Cette participation ne se fait pas dans le vide, mais présente quelques aspects déterminés.

La scène de l’action des enfants de Dieu est la création. Il s’agit de l’acte d’amour de Dieu dans son unité et sa totalité. Elle est l’espace-temps où se déploient les relations voulues par Dieu et où Dieu lui-même est « tout en tous » (1 Co 15,28). Celle-ci est déclarée bonne et elle attend son accomplissement dans la paix du Royaume. En « Pâques » Dieu reconfirme sa décision quand à sa Création.

Le mouvement auquel les enfants de Dieu participent est celui de la mission. Il s’agit du mouvement de Dieu dans son engagement au sein du drame qui traverse le monde. C’est un mouvement de lutte contre ce qui s’oppose à la volonté créatrice de Dieu et donc d’un mouvement d’amour. Dans ce mouvement, les enfants de Dieu se rassemblent comme églises et font signes vers le corps du Christ dans lequel Dieu a accomplit sa mission : l’unité de tous les enfants de Dieu au sein d’une création en paix, le royaume annoncé par Jésus-Christ, accomplit à Pâques.

Dans le contexte donné par la création de Dieu et la mission de Dieu, les enfants de Dieu doivent discerner les normes de leur propre action dans la communication pascale, à l’écoute de la lutte de Dieu en faveur de la bonté de la création. Ces normes ne se tiennent pas à disposition : les formuler et les assumer toujours à neuf fait partie de la vie des enfants de Dieu dans la lumière de Pâques.

La théologie accompagne et fait écho à ce processus de discernement en assumant une improvisation qui pour la communication pascale implique toujours les deux dimensions de la Loi et de l’Evangile. Elle est le jeu avec la sagesse de Dieu dans le monde.

Cheminer en tant qu’enfant de Dieu

On peut représenter l’engagement des enfants de Dieu dans la communication pascale par une différenciation de ses formes de concrétisation et par la mise-en-relation de ces formes. J’en propose trois.

Dans l’ascétique, l’individu ou le collectif s’expose à la transformation du soi portée par la communication pascale. Cette exposition peut prendre une forme régulée comme exercices spirituels ou dans le culte. Il s’agit peut-être là de ce qu’on entend habituellement par « spiritualité ».

Le droit ecclésial est la mise par écrit des normes provisoires que les enfants de Dieu reconnaissent pour leur propre engagement dans la communication pascale. Ce domaine ne se limite pas à être le champ de connaissance d’une norme écrite, mais est un exercice d’écriture et de réception de cette écriture constamment répété.

La gouvernance, ou la direction désigne l’épreuve de la responsabilité et de la dignité des enfants de Dieu au sein de la communication pascale. Elle comprend le moment de l’action décidée et la manière d’encadrer et de donner forme au processus décisionnel et à l’action qui en découle.

Ce sont trois concrétisations différentes de la communication pascale. En revanche on ne saurait les isoler les uns des autres. En somme, chacune de ces formes recouvre théoriquement l’ensemble de la communication pascale – mais elles perdent la force de concrétisation qui leur est spécifique lorsqu’on tente de les saisir dans leur recouvrement maximal.

Je veux au final indiquer un risque important de ce genre de recouvrement. Réduire la « spiritualité » (communication pascale) à la dimension ascétique risque d’amputer l’existence des enfants de Dieu du travail sur les normes et de l’exercice global de la responsabilité – dimensions indissociables de la « communication pascale », dans la mesure où celle-ci révèle la bonté de la création et la manière dont Dieu s’engage dans sa mission en faveur de cette création.

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Cette création est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité 4.0 International.

Cet article fait partie de la série Communication pascale où je traite de ma thèse de doctorat en théologie protestante. 

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