Entre chair et esprit – Galates

L’opposition de la chair et l’esprit est un élément de la lettre de Paul aux Galates – une des plus anciennes lettres du Nouveau Testament. Comment comprendre cette opposition ? Que signifient et recouvrent les notions de « chair » (sarx) et « esprit » (pneuma) ? Quelles sont les spécificités de la manière dont Paul les mets en relation par rapport à d’autres lettres ?

Ce texte reprend mes notes pour une intervention à l’occasion d’un week-end de préparation du Camp Biblique Oecuménique de Vaumarcus (2024).

Contexte général

Le texte emblématique pour l’opposition entre la chair et l’esprit est Ga 5,13-25. Ce passage oppose une vie menée selon l’Esprit et une vie menée selon la chair, en opposant notamment frontalement les « désirs de la chair » et les « désirs de l’Esprit ». Il se laisse notamment comparer à ce que Paul développe ailleurs, notamment dans l’épître aux Romains où la chair est mise en lien avec le péché (Rm 7,17-8,17).

Dans cette lettre, Paul est en polémique avec ce qu’il identifie comme un Evangile alternatif, qui met notamment l’accent sur la circoncision (Ga 1,6 ; 6,12). Cette Evangile alternatif touche selon Paul au coeur de ce qui fait son propre Evangile : la liberté acquise en Christ. Le passage sur l’opposition entre la chair et l’esprit fait partie d’un recadrage éthique qui fait suite à une partie doctrinale où Paul expose sa compréhension de la relation entre l’identité acquise en Christ et la liberté donnée avec cette identité en relation avec la Loi (3,1-5,12). La vie menée « selon l’Esprit » est la vie qui correspond à l’identité acquise en Jésus-Christ et proclamée dans l’Evangile de sa mort et de sa résurrection.

Qu’est-ce que la chair ?

Le mot « chair » désigne la vie, considérée pour elle-même (Gn 6,3 ; Esaïe 31,3) ; cette vie se précise dans des formes concrètes : la vie de Paul, p. ex. (Ga 4,14) ou la vie d’autres êtres (1 Co 15,39). Prise pour elle-même (c’est-à-dire, sans Dieu), la chair finit dans la mort (Ga 6,8) – la chair est marquée par la faiblesse. La force (vitale) qui traverse la chair appartient à Dieu. La chair c’est ce qui s’éprouve comme malade, souffrant, frissonnant, faible, mais qui peut aussi s’éprouver puissant, léger, désirant, etc.

Le domaine de la chair est parfois compris par Paul comme une puissance (comme lorsqu’il parle des désirs de la chair, cf. Ga 5,16) – mais Paul ne parle d’action de la chair qu’en contraste d’une action de l’Esprit 1. La chair n’est pas pécheresse comme telle. Avec la tradition juive-hellénistique de son temps, c’est dans le convoitise (epithumia) que Paul voit la racine de la dynamique humaine du péché2. La chair devient problématique lorsqu’elle est prise comme point de référence pour la compréhension de soi et de l’agir qui en résulte. « Il y a péché lorsque l’homme bâti sur le fondement de la chair » (E. Schweizer, F. Baumgärtel, R. Meyer, Chair, Labor et Fides, 1970, p. 79). Dans la perspective de Paul, seul l’Esprit fait vivre la chair et la chair ne saurait se faire vivre par elle-même.

Qu’est-ce que l’Esprit ?

L’Esprit est de manière général un signe de la présence active de Dieu (prophètes, juges, rois et prêtres sont oints de l’Esprit de Dieu). Dans le judaïsme intertestamentaire, les phénomènes (miraculeux) de l’Esprit sont associés à l’imminence de l’intervention finale de Dieu, la Nouvelle Création (apocalyptique, cf. Joël 3 et Luc-Actes).

Chez Paul, l’Esprit n’est pas premièrement lié aux miracles : il est là où la communauté du Christ grandit (1 Co 12). L’Esprit se manifeste dans la manière dont les personnes agissent. L’Esprit est intimement lié au Christ et à la justification qui se réalise en lui (qui est une justification distincte de celle apportée par la Loi). L’Esprit est lié à l’identité filiale acquise en Christ : il permet de dire « Abba Père » (Ga 4,6 ; Rm 8,15). L’Esprit est d’abord compris comme une puissance et non comme une substance (comme p. ex. quand on oppose « spirituel » et « matériel »).

Variations de l’opposition entre chair et Esprit

A La différence chair / esprit marque une rupture dans la biographie de Paul (Ga 4,29 ; Phil 3,2-8). La partie de sa vie qui précède la rencontre du crucifié ressuscité, est identifié à la vie selon la chair. Après la rencontre du crucifié ressuscité, la vie de Paul est « selon l’Esprit ».

B La chair est identifiée comme le lieu d’une ambivalence (d’abord en Ga 5,17 sans être explicitement associée au péché ; redéveloppé et associé au péché en Rm 7,18-25), cette ambivalence étant associée aux passions et aux convoitises (Ga 5,24). L’Esprit de son côté définit une vie qui correspond à la fillialité acquise en Christ.

La loi est associée à la chair (Ga 4,23) et l’Esprit à la liberté (Ga 4,29). Il faut bien comprendre cette association : Dieu donne la loi en raison de la chair (son ambivalence), mais la Loi n’arrive pas à vaincre l’ambivalence de l’existence humaine dans la chair. Seul l’Esprit dépasse cette ambivalence et mène à une vie libre, parce qu’orientée par et sur Dieu.

  • Ga 3,3 : commencer par l’Esprit et accomplir par la chair (question rhétorique)
  • Ga 4,29 : celui qui est né selon la chair persécute celui qui est né selon l’Esprit
  • Ga 5,16-24 : les convoitises de la chair et la conduite sous l’Esprit + les convoitises de l’Esprit.
  • Ga 5,16-24 : les œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit.
  • Ga 6,7b-8 : semer pour sa propre chair (moisson = pourriture) et semer pour l’Esprit (moisson = vie éternelle).
  • Rm 7 : le caractère spirituel de la loi VS le caractère pécheur de l’être humain
  • Rm 8 : Empire de la chair VS empire de l’Esprit
  • Philippiens 3 : mettre sa confiance dans la chair, vs mettre sa confiance en Christ (associé à « rendre un culte spirituel »).
  • 1 Co 6,16-17 : attachement à la chair VS attachement à l’Esprit.

Interprétation de l’opposition chair/esprit en Ga 5

Chair et Esprit désigne deux transcendantaux – c’est-à-dire : des conditions toujours données de l’existence humaine. Dans Galates, la chair n’est pas encore explicitement associée au péché. Elle l’est clairement dans Romains (7-8). Ce qui est anticipé par rapport à Romains dans Galates, c’est l’opposition entre les convoitises de la chair et les convoitises de l’Esprit (Ga 5,17). Cette opposition vise à mettre des mots sur une ambivalence de fond dans l’existence humaine dans le rapport à la norme.

La pointe du raisonnement paulinien réside dans la déclaration que la Loi ne permet pas à elle seule de lever l’ambivalence de la chair. Seule l’action de Dieu peut le faire, en transformant l’existence humaine dans la chair (cette action étant promise à celles et ceux qui vivent dans la foi et réalisée et communiquée en Jésus-Christ). On observe cette pointe dans la polémique rappelée en 6,12-13 : à propos de ses adversaires, Paul dit qu’ils veulent mettre leur gloire dans la « chair » des Galates et qu’ils veulent bien se faire voir « dans la chair » (Ga 6,13). Y correspond en négative le fait de se « dévorer les uns les autres » (Ga 5,15), donc de céder à la « chair ». 

La « chair » désigne ici l’existence perceptible des personnes – leur vie. La circoncision, comme oeuvre de la loi, ne peut sauver l’existence humaine de son ambivalence persistante : en conséquence, la seule chose que cet appel à la circoncision peut faire, c’est de servir de marqueur d’identification, au service d’une dynamique d’auto-glorification, qui, par la convoitise qui l’anime, enferre les personnes. La dynamique de l’Esprit ne suit pas cette logique des marques d’appartenance visibles, inscrites dans la chair : elle est une puissance de libération qui réintègre l’être humain gratuitement dans sa relation vitale à Dieu et qui permet une vie vécue dans l’amour (Ga 5,13).

Autrement dit : il n’y a rien de Dieu dans les marques d’appartenances inscrites dans la chair. Paul lui-même tend à relativiser ces marques, comme on le voit dans sa manière de se situer par rapport au baptême (cf. 1 Co 1,15-16). Ce qui est de Dieu est une certaine manière de vivre, manifestant une identité transformée par l’amour, en vue de l’amour – une manière de vivre animée par la puissance de l’Esprit.

Mentions de la chair et de l’Esprit dans la lettre de Paul aux Galates

Esprit

3,2
est-ce en vertu des œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou en vertu de ce que vous avez entendu de la foi ?ἐξ ἔργων νόμου τὸ πνεῦμα ἐλάβετε ἢ ἐξ ἀκοῆς πίστεως;
3,5
Celui qui vous accorde l’Esprit et qui œuvre avec puissance parmi vous, le fait-il donc en vertu des œuvres de la loi, ou en vertu de ce que vous avez entendu de la foi ?ὁ οὖν ἐπιχορηγῶν ὑμῖν τὸ πνεῦμα καὶ ἐνεργῶν δυνάμεις ἐν ὑμῖν, ἐξ ἔργων νόμου ἢ ἐξ ἀκοῆς πίστεως;
4,6 (Nous avons été adoptés à la suite du rachat de ceux qui vivaient sous la Loi)
Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l’Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! »Ὅτι δέ ἐστε υἱοί, ἐξαπέστειλεν ὁ θεὸς τὸ πνεῦμα τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ εἰς τὰς καρδίας ἡμῶν κρᾶζον· αββα ὁ πατήρ.
5,4-5
Vous êtes séparés du Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce.

Quant à nous, c’est par l’Esprit que nous attendons de la foi la justice espérée.
κατηργήθητε ἀπὸ Χριστοῦ, οἵτινες ἐν νόμῳ δικαιοῦσθε, τῆς χάριτος ἐξεπέσατε.

ἡμεῖς γὰρ πνεύματι ἐκ πίστεως ἐλπίδα δικαιοσύνης ἀπεκδεχόμεθα.
5,25
Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit.Εἰ ζῶμεν πνεύματι, πνεύματι καὶ στοιχῶμεν.
6,1
Mes frères, si quelqu’un vient à être surpris en une faute, quelle qu’elle soit, vous, les spirituels, aidez-le à se rétablir avec un esprit de douceur.Ἀδελφοί, ἐὰν καὶ προλημφθῇ ἄνθρωπος ἔν τινι παραπτώματι, ὑμεῖς οἱ πνευματικοὶ καταρτίζετε τὸν τοιοῦτον ἐν πνεύματι πραΰτητος
6,18
Frères et sœurs, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit !Ἡ χάρις τοῦ κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ μετὰ τοῦ πνεύματος ὑμῶν, ἀδελφοί

Chair

2,20
Ce n’est pas moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.ζῶ δὲ οὐκέτι ἐγώ, ζῇ δὲ ἐν ἐμοὶ Χριστός· ὃ δὲ νῦν ζῶ ἐν σαρκί, ἐν πίστει ζῶ τῇ τοῦ υἱοῦ τοῦ θεοῦ τοῦ ἀγαπήσαντός με καὶ παραδόντος ἑαυτὸν ὑπὲρ ἐμοῦ.
4,14a
Et, si éprouvante qu’ait pu être pour vous ma chair, vous ne m’avez témoigné ni mépris ni dégoût…καὶ τὸν πειρασμὸν ὑμῶν ἐν τῇ σαρκί μου οὐκ ἐξουθενήσατε οὐδὲ ἐξεπτύσατε …
4,23
Mais le fils né de la femme-servante est né selon la chair, et celui de la femme-libre du fait de la promesse.ἀλλʼ ὁ μὲν ἐκ τῆς παιδίσκης κατὰ σάρκα γεγέννηται, ὁ δὲ ἐκ τῆς ἐλευθέρας διʼ ἐπαγγελίας.
5,13
Frères et sœurs, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne devienne pas un prétexte pour la chair ; par amour, faites-vous plutôt esclaves les uns des autres.Ὑμεῖς γὰρ ἐπʼ ἐλευθερίᾳ ἐκλήθητε, ἀδελφοί· μόνον μὴ τὴν ἐλευθερίαν εἰς ἀφορμὴν τῇ σαρκί, ἀλλὰ διὰ τῆς ἀγάπης δουλεύετε ἀλλήλοις.
6,12-13
Tous ceux qui, dans la chair, veulent se faire bien voir, voilà ceux qui vous contraignent à vous faire circoncire, à seule fin de n’être pas persécutés pour la croix du Christ. Car eux-mêmes, qui se font circoncire, n’observent pas la loi ; mais ils veulent que vous vous fassiez circoncire pour pouvoir mettre leur fierté dans votre chair.  Ὅσοι θέλουσιν εὐπροσωπῆσαι ἐν σαρκί, οὗτοι ἀναγκάζουσιν ὑμᾶς περιτέμνεσθαι, μόνον ἵνα τῷ σταυρῷ τοῦ Χριστοῦ μὴ διώκωνται. οὐδὲ γὰρ οἱ περιτεμνόμενοι αὐτοὶ νόμον φυλάσσουσιν ἀλλὰ θέλουσιν ὑμᾶς περιτέμνεσθαι, ἵνα ἐν τῇ ὑμετέρᾳ σαρκὶ καυχήσωνται.

Chair VS Esprit

3,3 (Paul rencontre les Galates à cause d’une maladie)
Etes-vous donc stupides à ce point ? Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous maintenant achever par la chair οὕτως ἀνόητοί ἐστε, ἐναρξάμενοι πνεύματι νῦν σαρκὶ ἐπιτελεῖσθε;
4,29
Mais tout comme autrefois celui qui était né selon la chair persécutait celui qui l’était selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.ἀλλʼ ὥσπερ τότε ὁ κατὰ σάρκα γεννηθεὶς ἐδίωκεν τὸν κατὰ πνεῦμα, οὕτως καὶ νῦν.
5,16-24
Je dis plutôt : marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez jamais ce que la chair désire.  Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair ; ils sont opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne faites pas ce que vous voudriez.  Mais si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi.  Or les œuvres de la chair sont manifestes : inconduite sexuelle, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, hostilités, disputes, passions jalouses, fureurs, ambitions personnelles, divisions, dissensions, envie, beuveries, orgies et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu. Quant au fruit de l’Esprit, c’est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi ; aucune loi n’est contre de telles choses. Mais ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.Λέγω δέ, πνεύματι περιπατεῖτε καὶ ἐπιθυμίαν σαρκὸς οὐ μὴ τελέσητε. ἡ γὰρ σὰρξ ἐπιθυμεῖ κατὰ τοῦ πνεύματος, τὸ δὲ πνεῦμα κατὰ τῆς σαρκός, ταῦτα γὰρ ἀλλήλοις ἀντίκειται, ἵνα μὴ ἃ ἐὰν θέλητε ταῦτα ποιῆτε. εἰ δὲ πνεύματι ἄγεσθε, οὐκ ἐστὲ ὑπὸ νόμον. φανερὰ δέ ἐστιν τὰ ἔργα τῆς σαρκός, ἅτινά ἐστιν πορνεία, ἀκαθαρσία, ἀσέλγεια, εἰδωλολατρία, φαρμακεία, ἔχθραι, ἔρις, ζῆλος, θυμοί, ἐριθεῖαι, διχοστασίαι, αἱρέσεις, φθόνοι, μέθαι, κῶμοι καὶ τὰ ὅμοια τούτοις, ἃ προλέγω ὑμῖν, καθὼς προεῖπον ὅτι οἱ τὰ τοιαῦτα πράσσοντες βασιλείαν θεοῦ οὐ κληρονομήσουσιν. ὁ δὲ καρπὸς τοῦ πνεύματός ἐστιν ἀγάπη χαρὰ εἰρήνη, μακροθυμία χρηστότης ἀγαθωσύνη, πίστις πραΰτης ἐγκράτεια· κατὰ τῶν τοιούτων οὐκ ἔστιν νόμος. οἱ δὲ τοῦ Χριστοῦ [Ἰησοῦ] τὴν σάρκα ἐσταύρωσαν σὺν τοῖς παθήμασιν καὶ ταῖς ἐπιθυμίαις.
6,7b-8
Ce qu’un homme aura semé, c’est aussi ce qu’il moissonnera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera la moisson de la chair : la pourriture ; mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera la moisson de l’Esprit : la vie éternelle.ὃ γὰρ ἐὰν σπείρῃ ἄνθρωπος, τοῦτο καὶ θερίσει· ὅτι ὁ σπείρων εἰς τὴν σάρκα ἑαυτοῦ ἐκ τῆς σαρκὸς θερίσει φθοράν, ὁ δὲ σπείρων εἰς τὸ πνεῦμα ἐκ τοῦ πνεύματος θερίσει ζωὴν αἰώνιον.

Cette création est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité 4.0 International.

  1. cf. E. Schweizer, F. Baumgärtel, R. Meyer, Chair, Labor et Fides, 1970, pp. 64-87[]
  2. Cf. Simon Butticaz, Avant le péché originel, Labor et Fides, 2022, pp. 71-72[]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights