N’ayez pas peur ! (Marc 16,1-8)

Lectures | Evangile selon Marc 16,1-8

1 Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. 2 Le dimanche de grand matin, au lever du soleil, elles se rendent au tombeau. 3 Elles se disaient l’une à l’autre : « Qui roulera pour nous la pierre à l’entrée du tombeau ? » 4 Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu’on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. 5. Elles entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. 6 Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. 7 Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.” » 8 Elles sortirent alors et s’enfuirent du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Prédication

Me voilà, debout devant l’ouverture. Les bras ballants et l’air hagard. Le soleil s’est maintenant levé et réchauffe la roche. Quelques lézards viennent se prélasser dans les rayons, se faufilent entre les huiles, posées à côté de la pierre roulée. Mais que vient-il de se passer ?

J’ai la boule au ventre, la langue pâteuse, mon cœur bat, la chamade. Je voudrais courir, courir, courir pour laisser toute cette folie derrière moi. Mais mes pieds sont rivés au sol. Je ne bouge pas. Mais que s’est-il passé ?

Les autres n’ont encore rien dit. Je sais qu’elles sont là, à côté de moi. Je ne veux pas les regarder. Je n’ose pas les regarder. Tant que je ne les regarde pas, peut-être que ça reste comme ça : peut-être que rien ne s’est passé.

Et pourtant ça s’est passé. Rien. Rien. Rien. Il aurait au moins pu être là ! Il aurait dû être là ! Mais non. Rien. Et cette phrase « il vous précède en Galilée ». Comme s’il avait besoin de me le rappeler ! Je m’en rappelle encore très bien : « Vous allez tous m’abandonner […] Mais une fois ressuscité, je vous précèderai en Galilée. » Sur quoi Pierre avait protesté : jamais il ne l’abandonnerait. Et j’étais là – moi aussi j’ai protesté. On a tous protesté. Et il s’est passé exactement ce qu’il a dit. On l’a tous abandonné

Ça s’est passé comme il a dit. Tout. Tout. Et même ça – même ça il l’avait dit. Ce que j’essaie de réprimer de toutes mes forces. Ce qui s’est imprégné sur ma rétine, sur mes tympans, à jamais. Ça aussi, il l’avait dit. Il est ressuscité. Non ! Laisse cette pensée au loin. Est-ce que les autres y pensent aussi ? Ne les regarde pas !

« Il vous précède en Galilée ». Je sais que c’est vrai. Je sais qu’il y est. Que va-t-il dire ? On a dit qu’on ne l’abandonnerait pas. Et on a tous fui. On a dit qu’on mourrait avec lui. On l’a renié. Que va-t-il dire lui quand il nous verra, qu’il me verra ? Il l’a dit. Le Fils de l’Homme, celui qui vient pour juger les vivants et les morts. Il l’a dit. « En ces jours-là, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont des cieux, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. » Et ça se passera ! Mon Dieu, ça se passera ! Voilà ce qui se passera quand nous irons en Galilée !

Respires. Lentement. Profondément. Rappelle-toi. Cherche dans ta mémoire. Te souviens-tu de ce qu’il a dit quand il a marché sur les eaux, au cœur de la tempête ? « N’ayez pas peur ». Et la tempête s’est calmée. Les disciples n’ont pas fini à l’eau pour leur manque de foi. Et cette femme, qui l’a touché à son insu ? Qui lui a volé un peu de son pouvoir. Elle tremblait comme une feuille devant lui. « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix, et sois guérie de ton mal ». Il l’a bénie.

Alors qu’il faisait ses miracles, alors que tu ne comprenais pas ce qu’il enseignait, alors que les foules le suivaient, alors que tu le craignais, lui est venu vers toi. « N’ayez pas peur ». Il t’a défendu quand ses disciples te critiquaient. Aie confiance en celui qui encourage la confiance. Souviens-toi du grain de moutarde. Va en Galilée : viens rencontrer celui qui, le premier, est venu à ta rencontre.

Il est ressuscité. Tu le sais. Il est ressuscité. N’aie pas peur. Il est venu pour les parias, les mal-portants, les possédés, les malades, les morts, celles et ceux qui sont perdus. Il n’a pas mis à mort celles et ceux qui ont mis la main sur sa vie : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera ». Et celui ou celle dont la vie est perdue : tu sais qu’il vient pour eux, tu sais ce qu’il a fait avec eux. Retrouve-le en Galilée : libère sa parole, comme il libère la tienne.

Je lève les yeux. Un pas après l’autre. Mon pied se lève. Il est ressuscité. Il est vraiment ressuscité.

Amen


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