05.09.22
Reprise de l’assemblée – toujours en quarantaine. Peut-être que je sors demain ?
Une vie en plénitude
Le thème de la plénière aujourd’hui était Affirming the wholeness of life. Je trouve que cette plénière venait bien compléter la première sur la création, en donnant aussi une belle voix à la problématique du SIDA. J’ai particulièrement apprécié la forme adoptée pour ce panel : la pratique du Talanoa : une manière de se rencontrer en partageant son récit au sein d’un espace commun sécurisé balisé par l’amour, la convivialité, l’humour et le respect. Cette pratique se trouve également derrière la méthode de consensus adoptée par le COE.
Je note d’ailleurs en passant que les organisateurs sont pour l’instant constants : les jeunes générations ont systématiquement la parole, les panels sont diversifiés au niveau des genres et des origines, les personnes indigènes ont été représentée dans le premier et ce troisième panel.
Un détour pour mon travail
Dans le cadre du GETI nous devons rendre un travail personnel. J’ai profité du temps de ma quarantaine pour avancer un peu dans mes lectures. J’ai notamment découvert et lu le document Christus ist unser Friede. Schweizer Dialog zwischen Mennoniten und Refomierten 2006-2009, Bern, Verlag SEK, 2009. Je suis assez frappé de voir depuis combien de temps un processus de réconciliation et de reconnaissance mutuelle est en cours entre ces églises1. Je note aussi que la Suisse romande ne semble pas vraiment concernée par cette histoire et que la discussion semble se concentrer surtout autour de Berne, Zürich et Bâle.
Cette histoire peut donner l’exemple d’une relation pacifiée et constructive entre églises protestantes précédemment antagonistes. Ce qui est intéressant c’est notamment de voir comment se formulent et se négocient les frontières entre les deux églises – notamment autour du baptême et de la compréhension de l’Eglise. Par rapport à ma question sur la gestion de l’héritage liée à une posture dominante cette histoire donne quelques pistes de réflexion : il se joue bien quelque chose dans cette capacité de l’église réformée de reconnaître des limites au-travers du dialogue. Peut-être que c’est une piste pour réfléchir à sa relation à d’autres communautés protestantes avec laquelle elle entretient un rapport compliqué (églises issues du réveil, églises de la migration).
Cette création est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité 4.0 International.
- Depuis les années 1930 en tout cas, dans les discussions autour du pacifisme. En 2004 l’église zurichoise reconnait que la manière dont les anabaptistes ont été traité lors de la Réforme était une « trahison envers l’évangile » et en 2008 l’église bernoise et les communautés mennonites rédigent une déclaration commune, après un long processus de reconnaissance des violences commises à l’égard des communautés anabaptistes par l’église bernoise[↩]
C’est clair que Bern est beaucoup moins romand que Berne. Parce que l’histoire mennonite est bien présente dans le Jura bernois (et un peu neuchâtelois).